vendredi, janvier 27, 2006

Jarhead



Jarhead, la fin de l'innocence...
Certes, je dois avouer que je n'ai pas choisi ce film par innocence, et même si mes motivations primaires n'étaient pas des plus culturelles (voir les fesses de Jake Gyllenhaal...), le sujet du film a eu vite fait de remmettre les pendules à l'heure.
Plus qu'un film sur la bêtise de la guerre, c'est avant tout un film sur les Marines, leur formation et les dégâts sur leur personnalité. La guerre du Golfe est plus un prétexte, une toile de fond, même si elle illustre à merveille à la fois le côté ennemi invisible et motivation économique de cette guerre.
Le résultat en est plus glaçant.
A travers le regard au départ naïf d'un jeune engagé, nous suivons sa "carrière" en tant que "sniper" dans un conflit qui s'enlise dans l'ennui et le non sens. Remontés à bloc, galvanisés par le mythe du marines, conditionnés pour être des machines à tuer, gavés d'imageries populaires et cinématographiques, ces jeunes soldats, prêts à être des héros, sont alors confrontés à quelque chose d'inattendu : l'ennui et l'attente. Pas de combats sanglants, pas l'ombre d'un ennemi, juste le sable et la chaleur.
Une première constatation: les Marines entraînés à outrance ne sont pas préparés à l'inaction. A tel point que le moindre évènement qui les sort de leur quotidien brûlant et sans saveur, les plonge dans l'hystérie (les journalistes qui viennent les voir) ou la paranoia (leur rencontre avec des autochtones).
Deuxième constatation : ne rien faire, ça laisse du temps pour réfléchir. Est-ce que cette perte de temps en vaut la peine? Notre "héros" perd sa petite amie, il pète les plombs, il voit ses amis péter les plombs et est le témoin de charniers injustifiés dont il n'est même pas l'auteur.
Troisième constatation : qu'est ce qu'on est quand on revient "en héros", alors qu'on n'a pour tout fait de guerre, rien? Un Marine frustré.
Et la frustration est bien au centre de ce film. Ca parait terrible à dire, mais ils n'ont tué personne et les morts de cette guerre, ils ne les rencontrent que rarement.
Ce n'est pas "Full Metal Jacket", ni "Voyage Au Bout de l'Enfer", ni même "Apocalypse Now", et pourtant les jeunes gars, même s'ils sont revenus entiers, sont tout autant perdus à leur retour.
Ils pensaient avoir tout compris en partant et reviennent avec le doute.
Et à part être un Marine, ils ne leur restent pas grand-chose pour se reconstruire.
Un film à voir pour comprendre que les combats sanglants et les tueries sauvages du Vietnam ne sont pas seuls en cause pour comprendre le malaise des soldats à leur retour.
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2 Comments:

Blogger Christelle said...

il faut que je vois le film, mais je pense que ttes ces guerres sont différentes, tout comme la 1ere guerre du golfe était différente de la 2eme! mais tu ne peux pas dire non plus qu'ils n'ont tué personne. ceux du film, c'est différent.

2:34 PM  
Blogger Christelle said...

il y a la fonction "texte sur tte la ligne" ds le blog, normalement!!!

2:35 PM  

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