jeudi, février 02, 2006

DUEL : ça peut aussi vous arriver !!!



Le Premier Film de Spielberg (et moi qui croyais que c’était « Les Dents de la Mer »!!!).

L’histoire est d'une simplicité édifiante, mais d'une efficacité redoutable : un voyageur de commerce rentre chez lui tranquillement dans sa petite voiture quand il se fait courser par un camion citerne psychopathe. Comme quoi, faut toujours réfléchir à deux fois avant de doubler un camion, il y a des chauffeurs susceptibles.
Dit comme ça, ça a l’air de rien, et pourtant le film est terrible !
Centré de manière ultra subjective sur l'automobiliste, on suit avec une précision chirurgicale ses réflexions, ses interrogations et ses angoisses, avec pour objectif l’analyse des différents stades de la peur et l’idée que même dans une vie ordinaire, tout peut déraper.
Face à somme toute une situation de départ banale, rencontrée au moins une fois par tous les conducteurs, Spielberg accroche toute de suite l’intérêt du spectateur. Qui n’a pas doublé sur la route un camion qui rame et qui une fois doublé se met en tête de nous redépasser, dans un réflexe de fierté bafouée mal placée ?
L’incompréhension face à ce type de comportement se change bientôt en une inquiétude lancinante dont l’irrationalité conduit naturellement le personnage principal à rejeter tout d'abord l’hypothèse que le camion cherche à le tuer. Petite frayeur.
Mais voilà, le cauchemar s'enlise. Le camion à l’évidence n’a pas digéré l’affront et poursuit avec la froideur et l’obstination du psychopathe le héros.
Et je dis bien le camion, car l’ingéniosité de la réalisation de Spielberg fait en sorte que l’on ne voit jamais le chauffeur du camion, distillant une aura d’irréalité supplémentaire et de déshumanisation totale.
Le héros, l'américain moyen cher à Spielberg tente bien de trouver des moyens logiques et raisonnables pour se sortir de cette psychose. Il essaie même de rencontrer le chauffeur pour s’expliquer lorsqu’il s’arrête dans un café, mais celui-ci reste invisible.
A chaque instant, il est d’ailleurs enclin à croire que tout ceci est un malentendu et on l’entend se noyer dans des tentatives d’explications pour ne pas sombrer dans la panique.
L’illusion d’une erreur prend fin quand le camion tente ouvertement de le tuer à une station service en lui fonçant dessus. Le doute n’est alors plus possible et commence alors un long combat face à la folie meurtrière du camion.
Le voyageur de commerce perd tous ses repères, éjecté de sa routine ennuyeuse, mais ô combien rassurante, pour se retrouver confronter à une situation qui lui échappe. Il est seul et doit s’en sortir tout seul.
Mais à quel prix!
A voir ou à revoir, car Spielberg avec quatre francs six sous, une route déserte, une vieille auto et un camion pourri, quelques lignes de dialogues (quarantes seulement!) nous offre un des films les plus tendus et flippants jamais réalisés.
Ca doit être ça le talent....
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3 Comments:

Blogger Fred said...

J,avais jamais entendu parlé de ce film, mais il a l'air vachement bon O_O je vais devoir mater ça!

3:57 AM  
Blogger Christelle said...

en fait, spielberg était fort pr ça: ns mettre à la place des héros du film, en disant que ça pourrait être nous(ex: les jambes de la nageuse en plan subjectif dans les Dents de la Mer).
Faculté qu'il a perdu de vue au fur à mesure. c'est dommage...

10:42 AM  
Blogger Muriel said...

Je ne suis pas sûre qu'il ait perdu cette faculté...

3:32 PM  

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